Arnaud Breuil, directeur des partenariats et de la coopération du groupe UP


Les salariés n’ont pas toujours conscience du rôle déterminant du dialogue social dans la production de droits.


Qu’est-ce qui vous a amené à orienter votre parcours professionnel vers le champ des relations sociales ?

Au départ, un stage à Médecins du monde.

Etudiant, je m’étais initialement dirigé vers le droit international public et les relations internationales. Mais après un stage de fin d’études à Médecins du Monde, je me suis réorienté vers le champ social. En effet, cette association m’a permis de me pencher sur les questions de droits à la santé, de plaidoyer et d’accès à la protection sociale. Et c’est dans ce cadre que j’ai saisi l’opportunité de faire un autre master 2 en droit social.

Après un master 2 en droits, j’ai travaillé pour une confédération syndicale dans laquelle j’ai eu deux missions : la formation des administrateurs des caisses de sécurité sociale et la représentation des travailleurs français auprès de l’Union européenne concernant la protection sociale des travailleurs migrants.

En 2007, j’ai été nommé directeur de l’ICOSI (Institut de coopération sociale internationale), une association qui œuvre à la promotion et au développement de l’économie sociale et solidaire à travers la mise en place de coopératives et de mutuelles au niveau mondial. Cette structure a la particularité de compter parmi ses adhérents, l’ensemble des grandes organisations syndicales françaises et de bénéficier du soutien d’entreprises issues du monde mutualiste, paritaire et coopératif.

En 2011, tout en poursuivant mes missions au sein de l’ICOSI en tant que secrétaire général bénévole, je suis devenu responsable des affaires internationales du groupe Up et j’ai animé les relations avec les organisations syndicales sur le plan international.

Aujourd’hui directeur des partenariats et de la coopération de Up, je suis responsable d’une équipe dont le rôle est de piloter les relations avec les partenaires sociaux, plus spécifiquement les organisations syndicales et l’ensemble des acteurs institutionnels de l’économie sociale et solidaire.

Quel regard portez-vous sur le dialogue social aujourd’hui ? Quelles évolutions sont souhaitables pour l’avenir ?

Bien que 98 % des salariés soient couverts par une convention collective en France ; soit un des taux les plus importants dans le monde ; j’estime que la place du dialogue social dans la société est encore trop méconnue. Les salariés n’ont pas forcément conscience du rôle déterminant du dialogue social dans la production de droits, qu’il s’agisse de la protection sociale, des conditions de travail ou encore de la qualité de vie au travail.

Par ailleurs, la défiance qu’il peut exister de la part de certains politiques envers ceux qui constituent « les corps intermédiaires » est un frein au dialogue et à l’émergence de solutions négociées avec les partenaires sociaux. L’actualité, avec la réforme des retraites, en est une illustration.

A mon sens, le dialogue social doit davantage porter ses efforts sur la communication qui est faite des résultats, du « produit » et des avancées concrètes qu’il permet d’obtenir. Le dialogue social devra aussi se réinventer, travailler sur les « externalités » et intégrer les questions sociétales comme la transition écologique.

Vous êtes adhérent de l’association² Réalités du dialogue social dont la vocation est de promouvoir le dialogue social. Pourquoi est-ce si important pour vous ?

Le cœur de métier du groupe Up est de développer des solutions qui sont des réponses adaptées à l’expression des besoins des salariés et des entreprises. C’est de cette façon qu’est né le Chèque déjeuner il y a plus de 55 ans, et qu’ont ensuite été imaginées les solutions comme les chèques culture, chèque lire ou les CESU Chèque Domicile. Ces avancées, issues d’une co-construction avec les partenaires sociaux, permettent de concilier performance économique et intérêt collectif.

Aujourd’hui, le groupe Up continue d’innover pour apporter des solutions aux acteurs du dialogue social. Par exemple, avec les solutions et plateformes de gestion destinées aux IRP et au CSE.

Pour conclure, l’avenir du travail et des relations sociales se joue aujourd’hui, notre participation à Réalités du dialogue social nous permet d’échanger avec des acteurs qui contribuent à dessiner ce que sera le dialogue social de demain.

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