20 Mai Camille Darmon Soccomani, responsable Affaires sociales et rémunérations chez APICIL
« Durée, confiance : les ingrédients des relations sociales sont simples, mais tellement complexes à la fois. C’est ce qui les rend passionnantes ! »
Qu’est ce qui vous a amené à orienter votre parcours professionnel vers le champ des relations sociales ?
Après une formation juridique spécialisée en droit social, l’orientation de mon parcours professionnel vers les relations sociales a été au final assez naturel. Pourtant, à l’aube de mes quarante ans, je reconnais que je ne soupçonnais pas à l’époque, à quel point la pratique des relations sociales pouvaient être aussi passionnante.
C’est une fonction qui nécessite courage et conviction et pour laquelle il est essentiel de développer ses qualités d’écoute. Être au clair sur les enjeux de l’Entreprise et les mettre sur la table en toute transparence , identifier et comprendre les enjeux des collaborateurs et de leurs représentants. Tout cela nécessite du temps, de l’échange, de la reformulation en essayant autant que possible d’appréhender la « carte du monde » de son interlocuteur.
Le Groupe APICIL a été pour moi un terrain fertile à la pratique des relations sociales. En tant que Groupe de Protection Sociale, il est paritaire par nature et la culture du dialogue social y est fortement ancrée. C’est selon moi un réel atout à une époque où la Société doit faire face à une crise des représentations.
La pratique des relations sociales ce n’est pas « faire des coups », les relations sociales se construisent sur la durée, elles nécessitent de la confiance réciproque. Au final les ingrédients sont simples mais tellement complexes à la fois, c’est que qui les rend si passionnantes !
Quel regard portez-vous sur le dialogue social dans cette période pandémique ? Quelles sont les évolutions souhaitables pour l’avenir et quelles seraient les pratiques à conserver ?
Cette période de crise sanitaire, et particulièrement la période de confinement, ont été plus que jamais l’occasion de renforcer la communication entre les partenaires sociaux de l’Entreprise, et de nous appuyer sur nos principes de transparence et de confiance.
Durant toute la période de confinement, les Délégués syndicaux principaux, le secrétaire du CSE, le Directeur des Ressources Humaines et le service Relations sociales se sont retrouvés deux fois par semaine en conférence téléphonique afin d’échanger sur la situation. Ainsi étaient partagées les évolutions règlementaires et leurs déclinaisons dans l’Entreprise avec le déploiement accéléré du télétravail et les différentes mesures mises en œuvre dans le cadre du plan de continuité. Ces rendez-vous permettaient également de partager les difficultés rencontrées par les collaborateurs et nous a permis d’ajuster nos positions.
A titre d’illustration, cela nous avons signé pendant le confinement, un accord à durée déterminée sur l’aménagement du temps de travail, accord prévoyant l’élargissement de la répartition de la durée du travail sur la semaine, permettant aux collaborateurs d’avoir plus de souplesse dans l’organisation de leur temps de travail sur la semaine afin de tenir compte de leurs contraintes personnelles.
Une bonne pratique qu’il me semble essentiel de faire perdurer sont les rendez-vous d’échanges informels réguliers, en complément des réunions formelles afin de traiter en temps réel les situations et désamorcer d’éventuels conflits. Pour répondre aux contraintes respectives d’agenda, les réunions à distance sur des durées raisonnables me semblent être un moyen efficace.
Vous êtes adhérente de l’association réalités du dialogue social dont la vocation est de promouvoir le dialogue social. Pourquoi est-ce si important pour vous ?
Adhérer à l’association « Réalités du dialogue social » constitue pour moi un moyen de ne pas risquer de tomber dans l’écueil de l’entre-soi. Cela permet de pouvoir requestionner ses pratiques et s’inspirer pour mieux innover. Le fait que l’Association du dialogue social soit paritaire la rend d’autant plus enrichissante.
Avez-vous vu un film, écouté un podcast ou lu un livre que vous recommanderiez à la communauté réalités du dialogue social ?
J’aimerais vous partager un livre lu récemment : « J’ai décidé d’être heureux ! Et vous ? » de Raphael Balaÿ.
J’ai aimé la conviction et la générosité perceptible de son auteur pour nous accompagner à déployer son potentiel dans le souci de ne pas garder de regrets au crépuscule de sa vie…. J’ai également aimé son approche très structurée et sa méthode que je qualifierais de scientifique.